L'Astronomie, vol. 123, février 2009 n°13, pp. 10-15, ISSN 0004-6302
Troisième dimension : de plus en plus loin dans notre Galaxie Catherine
Turon et Frédéric Arenou Observatoire de Paris,
GÉPI / CNRS UMR 8111 « Toujours la vue des étoiles me fait rêver, aussi simplement
que me donnent à rêver les points noirs représentant sur la carte géographique
villes et villages. Pourquoi, me dis-je, les points lumineux du firmament nous
seraient-ils moins accessibles que les points noirs sur la carte de France ? » Lettres à Théo, Vincent Van Gogh Un peu d'histoire La Grande Ourse, Orion, la Couronne Boréale, l'Aigle. Ces belles
constellations sont observées depuis toujours par les hommes, car elles sont
faciles à distinguer à l'oeil nu. La première impression est qu'elles sont
immuablement dessinées sur une sphère qui entoure la Terre : c'est la Sphère des Fixes des anciens. Est-ce que
la Terre est au centre ? est-ce que tout tourne autour d'elle ? Quel
est cet Univers que l'on voit autour de nous ? Quelle est sa forme ?
sa dimension ? de quoi est-il constitué ? Est-ce qu'il évolue au
cours du temps ? Comment s'est-il formé ? Est-ce que toutes ces étoiles
sont toutes à la même distance de la Terre ? Autant de questions qui
intriguent les humains depuis la nuit des temps. Dès les 6ème et 5ème siècle avant J.-C., les
mathématiciens et philosophes grecs, qui étaient aussi astronomes, se préoccupaient
d'observer et d'interpréter les mouvements des astres. Pythagore de Samos (~575-~495
avant J.-C.) fut l'un des premiers à comprendre que l'astre le plus lumineux après
le Soleil et la Lune, l'étoile du soir ou du matin, était en fait un même et
unique objet (Vénus !). Les mouvements des planètes sur la Sphère des Fixes sont observés en détail
dès cette époque, et Eudoxe de Cnide (~410-~350 avant J.C.), disciple de Platon,
est le premier à concevoir un modèle mathématique susceptible de les expliquer :
outre la sphère des Fixes, un emboîtement centré sur la Terre de trois sphères
concentriques pour le Soleil, autant pour la Lune et quatre pour chacune des cinq
planètes connues. Aristarque de Samos (310-~230 avant J.-C.), parallèlement à
ses travaux sur la mesure des distances et diamètres de la Lune et du Soleil,
fit déjà deux hypothèses essentielles : la Terre tourne sur elle-même, ce
qui explique fort simplement la succession des jours et des nuits, et la Terre
tourne autour du Soleil et non l'inverse. L'argument essentiel de ses détracteurs
(hormis le caractère impie de vouloir mettre la Terre ailleurs qu'au centre du
Monde) était que si la Terre se déplaçait autour du Soleil, on devrait voir
les étoiles dans des directions différentes au cours des saisons. Mais la réponse
d'Aristarque, prétendant que si on ne voyait pas ces déplacements c'est que les
étoiles étaient très lointaines, ne les convainquait pas. Ce qui est tout à
fait remarquable, c'est que tous ces raisonnements étaient le fruit d'une démarche
scientifique rigoureuse pour tenter de comprendre la nature et la structure de
l'Univers à partir de l'observation des mouvements des astres et de théories
mathématiques permettant de les interpréter. La découverte des différents
mouvements qui animent les étoiles fixes
a dû attendre la mise au point du télescope avec Galilée, et a ensuite été très
progressive. Il a fallu attendre le milieu du 19ème siècle pour que les
progrès instrumentaux permettent les premières mesures de parallaxes trigonométriques.
Voir Encadré 1.
On peut faire un parallèle saisissant entre la compréhension de la
structure, des distances et des mouvements dans le Système Solaire avec celle
de notre Galaxie : Herschel en tenta une carte en 1785 et il a fallu
attendre les années 1930 pour établir que le Soleil n'était pas au centre de
celle-ci, et pour en déterminer la forme (encore approchée !) et la
dimension. En dehors de la difficulté à nous imaginer ailleurs qu'au centre du
Monde – que le Monde soit le Système Solaire ou la Galaxie – il y a
un point commun entre ces deux problèmes scientifiques : un manque criant
de mesures précises des distances des objets considérés. La distance des étoiles Il est intéressant de voir que beaucoup des astronomes dont l'histoire
a retenu le nom ont tenté de donner un ordre de grandeur à la « distance
des étoiles ». La Table 1 en donne une sélection, ainsi que la comparaison
des premières mesures de distances avec les distances obtenues par le satellite
Hipparcos. Table 1 : La distance des étoiles au cours des siècles Nom Date approchée Distance, en milliard de km Aristarque -280 Immense ! Ptolémée 150 0,1 Copernic 1500 immense ! Tycho Brahe 1580 0,09 Képler 1621 ~217 / ~383 Newton 1685 ~140 000 Bessel-Struve-Henderson 1838 – 1839 > 30 000 Étoile (auteur de la
mesure) 1ères mesures, en milliard de km Hipparcos Sirius (Newton) 130 000 81 370 ± 340 a Centauri (Henderson) 31 000 41 570 ± 80 61 Cygni (Bessel) 98 500 107 450 ± 560 Véga (Struve) 117 000 239 330 ± 1000 Newton a obtenu la distance de Sirius par comparaison de la magnitude
de Sirius avec celle de Saturne ; la fraction de la lumière réfléchie par
Saturne, supposant connus le rayon de celle-ci, sa distance au soleil et son
albedo, indique la distance à laquelle il faudrait repousser le Soleil pour qu'il
ait la magnitude apparente de Saturne. Bessel, Struve et Henderson sont les
auteurs des premières mesures de parallaxes trigonométriques. Le principe de la mesure d'une parallaxe trigonométrique est
expliqué dans l'encadré n°2. Les difficultés sont multiples : - Tout d'abord les
quantités à mesurer sont extrêmement petites car il se trouve que le Soleil est
dans une zone peu peuplée de notre Galaxie. L'étoile la plus proche est à 1,3 pc
(soit 4,2 années-lumière) avec une parallaxe trigonométrique de 0,77 seconde
de degré (la seconde de degré est notée " ci-dessous), et il n'y a que 50 étoiles
à moins de 5 pc, avec une parallaxe trigonométrique plus grande que
0,2". Pour se rendre compte à quel point ces quantités sont petites, il
faut s'imaginer observer une myrtille située à un km, et essayer de distinguer
le trajet effectué par un moucheron allant d'un côté à l'autre de la myrtille
en une année ! Ceci est équivalent à mesurer une parallaxe trigonométrique
de 1", soit une étoile située à une distance de 1 pc. Une milliseconde de
degré (notée mas ci-dessous), la précision du satellite Hipparcos, est l'angle
sous lequel on verrait un personnage sur la Lune. Enfin, une microseconde de
degré (notée μas ci-dessous), est l'angle sous lequel on verrait le pistil
d'une fleur sur la Lune ou un rosier sur Mars La précision espérée pour Gaia
pour les étoiles les plus brillantes (jusqu'à la magnitude 13) est de 7 μas. - Une deuxième difficulté
vient du fait que le mouvement dû à l'effet de parallaxe trigonométrique n'est,
de loin, pas le seul qui perturbe la position des étoiles sur la Sphère des Fixes. Elles sont, en particulier,
animées d'un mouvement par rapport au Soleil. Sa projection sur la Sphère Céleste
est le mouvement propre (sa
projection sur la ligne de visée est la vitesse radiale). - Une troisième
difficulté tient au fait que de nombreuses étoiles font partie de systèmes
doubles ou multiples, et que chacune des composantes de tels systèmes tourne
autour du centre de gravité du système, ce qui se traduit par autant de
mouvements sur la Sphère Céleste. - Enfin, la quantité
physique recherchée est la distance de l'étoile observée. Elle permet de placer
l'étoile dans la Galaxie et, par comparaison avec son éclat apparent, de déterminer
sa luminosité intrinsèque. Au sol, les observations sont effectuées dans de
petits champs, et on obtient la parallaxe
relative de l'étoile observée, c'est à dire la distance de l'étoile comparée
à celles des quelques étoiles qui l'entourent dans le champ de l'instrument, étoiles
que l'on suppose très lointaines. Avec des satellites comme Hipparcos et Gaia,
les deux champs d'observation, séparés par un grand angle sur la Sphère Céleste,
permettent de mesurer directement de grands angles et d'obtenir une parallaxe absolue, donc la distance réelle
de l'étoile. En
conséquence de toutes ces difficultés, la qualité
et le nombre
de mesures de parallaxes trigonométriques ont très
lentement progressé depuis
les trois mesures pionnières de Bessel, Hendersen et Struve
jusqu'à l'avènement
des mesures astrométriques dans l'espace, ou astrométrie
spatiale. Ceci est
montré dans la Table 2. Les deux sauts quantitatifs
correspondent à l'avènement
des méthodes photographiques au début du vingtième
siècle puis à celui de l'astrométrie
spatiale. Dans les années 1980, les techniques photographiques,
bien qu'ayant
fortement progressé, avaient montré leurs limites :
en une année (1984), l'Observatoire
de Flagstaff avait obtenu 50 mesures. A ce rythme, il aurait fallu 2000
ans
pour obtenir des mesures pour autant d'étoiles qu'avec le
satellite Hipparcos
en 3 ans, et de plus elles auraient été moins
précises. Table 2 : Principaux catalogues de parallaxes trigonométriques Date Auteur(s) Titre du Catalogue Nombre d'étoiles 1904 1924 1963 1995 1997 2020 Newcomb Schlesinger Jenkins van Altena et al. Perryman et al. Yale Parallax Catalog 4th General Catalogue of Trigonometric Parallaxes The Hipparcos Catalogue The Gaia Catalogue 72 1 870 6 300 8 112 118 218 > 1 milliard |
Ces grandes difficultés étaient bien connues par les astronomes.
Les deux citations suivantes, de deux astronomes très reconnus, en sont un
exemple :
- « Les mesures des
distances stellaires présentent de si grandes difficultés que, même de nos
jours, nous ne connaissons les distances approchées que de moins d'une centaine
d'étoiles. Sur aucun autre point de la science astronomique, il n'y a le besoin
d'une meilleure connaissance, une urgence si forte, que sur le sujet des
distances stellaires ». W.W. Campbell, 1910
- « La détermination
des distances dans l'Univers, comme tant de questions qui occupent l'attention
des astronomes, est par essence, une tâche impossible. Il serait plus sage de
se concentrer sur l'échelle de distance dans notre Galaxie ». P.W.
Hodge, 1981
Dans les années 1960, la précision des mesures de parallaxes
trigonométriques au sol n'était suffisante pour déterminer la luminosité
absolue des étoiles observées que pour un très petit nombre d'étoiles. Sur les
6000 étoiles du Catalogue de Jenkins, seulement environ 300, les très proches
du Soleil, avaient une distance mesurée à mieux que 10% près. Dans le catalogue
Hipparcos, il y en a 21 000, jusqu'à une distance de 220 pc.
Avec Gaia, on en espère de l'ordre de 100 millions, jusqu'à environ 15 000 pc. Ces améliorations successives de plusieurs ordres de
grandeur ont permis avec Hipparcos, une étude détaillée du voisinage solaire,
et vont permettre avec Gaia, un décryptage complet de notre Galaxie et de tous
les types d'étoiles qui la composent.
Encadré
2 : La parallaxe trigonométrique La parallaxe est la principale méthode
qui permette de déterminer la distance d'une étoile sans aucune hypothèse sur
la physique de l'étoile ni modélisation préalable de son atmosphère. La
parallaxe est l'angle sous lequel on verrait le demi-grand axe de l'orbite de
la Terre autour du Soleil depuis l'étoile considérée. C'est aussi la moitié de
la variation de l'angle sous lequel on observe une étoile par rapport au fond
du ciel pendant que la Terre parcourt son orbite. Le principe de la parallaxe
est simple. Il a été schématisé par L. Lalande dans l'Astronomie des Dames
(Figure 1). Figure 1 : La parallaxe, expliquée par Lalande « Ne craignons point de nous servir du terme de
parallaxe, quoiqu'il paraisse trop scientifique ; l'usage en sera commode, et
ce terme explique un effet qui est bien familier et bien simple. Si l'on est au
spectacle derrière une femme dont le chapeau soit trop grand, et empêche de
voir la scène, on se retire à droite ou à gauche, on s'élève ou on s'abaisse ;
tout cela est une parallaxe, une diversité d'aspect, en vertu de laquelle le
chapeau parait répondre à un autre endroit du théâtre que celui où sont les
acteurs. » (Lalande, L'Astronomie des Dames, 1820)
Appliqué aux étoiles, il permet de
mesurer la distance d'une étoile proche par rapport à la distance des étoiles
du même champ, dont on fait l'hypothèse qu'elles sont beaucoup plus lointaines
et que leur propre parallaxe est négligeable (Figure 2a). Les mesures effectuées
depuis le sol, ou d'un instrument pointé tel le télescope spatial Hubble, font
ainsi des mesures dans de petits champs du ciel. Ces mesures donnent des
parallaxes relatives. L'une des grandes innovations du satellite Hipparcos, et,
dans le futur, de Gaia, c'est que, grâce à leurs systèmes optiques complexes,
ils observent des objets dans deux champs du ciel séparés par un grand angle
(58° pour Hipparcos, 106,5° pour Gaia), et ont ainsi la possibilité de mesurer
directement de grands angles, et d'obtenir des parallaxes absolues (Figure 2b) Figure
2a : Distance des étoiles et parallaxe trigonométrique La distance D est de 1 parsec si la
parallaxe π est de 1 seconde de degré. R est le demi-grand axe de l'orbite
terrestre : R = 1 unité astronomique (u.a.). D = R / π. L'étoile la plus
proche, Proxima Centauri est à une distance de 1.3 pc, sa parallaxe trigonométrique
est de 0.77". Figure
2b : Parallaxe trigonométrique relative et absolue (adapté de L.
Lindegren) La figure de gauche montre la mesure de
parallaxe trigonométrique dans un petit champ : la mesure des (petits)
angles A et B (en réalité beaucoup plus petits que sur ce dessin) permet de déterminer
la parallaxe relative π1-π0 = (A-B) / 2. La figure de droite montre le principe
des mesures avec Hipparcos ou Gaia : quelle que soit la distance de l'étoile
de référence, on a π1 = (A-B) / 2. |
La Galaxie où nous vivons
Une observation attentive du ciel montre qu'il y a des zones du
ciel beaucoup plus riches en étoiles que d'autres : la Voie Lactée traverse le ciel (Figure 3).
Elle avait déjà été remarquée par les anciens. La mythologie grecque avait une
explication : Zeus voulait rendre immortel Héraclès, le fils qu'il avait
eu avec Alcmène, simple mortelle. Pour cela, il mis le bébé au sein de son épouse,
la déesse Héra, pendant le sommeil de celle-ci. En se réveillant, elle repoussa
ce bébé inconnu et son lait s'échappa dans le ciel, créant la Voie Lactée.
Quelques gouttes, tombées sur le sol, firent fleurir des lys.
Figure 3 : la Voie Lactée, observée en optique (©Axel Mellinger) Panorama de la Voie Lactée en coordonnées galactiques sur une zone
du ciel de 360°x45°, avec l'indication des constellations, obtenu à partir de 51 photographies grand-champ
prises avec un appareil photo numérique depuis la Californie et l'Afrique du
Sud. Une description détaillée est donnée par l'auteur à l'adresse suivante :
http://home.arcor-online.de/axel.mellinger/ |
Dès la fin du 18ème siècle, William Herschel (1785)
essaye de comprendre la forme de notre Galaxie, et la position du Système
Solaire à l'intérieur de celle-ci. Pour cela, il effectue de très soigneux dénombrements
d'étoiles, jusqu'à une magnitude apparente constante de V = 15 dans toutes les
directions. Pour les interpréter, et fautes d'informations supplémentaires, il
est amené à faire un certain nombre d'hypothèses : les étoiles sont
uniformément réparties dans toutes les directions, l'espace interstellaire est
transparent, on observe toutes les étoiles jusqu'aux confins du système, les étoiles
ont toutes la même luminosité absolue (malheureusement aucune de ses hypothèses
n'était correcte). Il obtient le dessin montré sur la Figure 4, avec le Soleil
au centre. On y reconnaît clairement les deux bras de la Voie Lactée telle qu'on
peut l'observer par une belle nuit d'été. Un manque crucial: des distances
correctes.
La forme et la taille de notre Galaxie fera l'objet de débats
acharnés au début du 20ème siècle : Kapteyn prétendait que le rayon
de la Galaxie était de 9 000 pc, avec le Soleil proche de son centre. A l'opposé,
Shapley soutenait que ce rayon était dix fois plus grand, et que le Soleil était
loin (20 000 pc) du centre. Par contre, curieusement, il pensait que les
galaxies extérieures, les nébuleuses,
dont on connaissait déjà la variété de formes, étaient petites et proches. Le
diamètre de notre Galaxie, sa forme exacte, et la distance du Soleil au Centre
Galactique sont encore sources d'études et sujets à révision actuellement.
Notre Galaxie est une galaxie spirale barrée dont les principales composantes
sont un bulbe avec une ou deux barres ; un disque définissant le plan
galactique, dont le diamètre est de l'ordre de 30 kpc, et qui est généralement
décomposé en deux composantes de disque d'épaisseur différentes (300 et 900 pc) ;
et un halo très étendu (jusqu'à environ 100 kpc). La détermination la plus récente
de la distance au Soleil est de 7,6 ± 0,3 kpc alors qu'elle était estimée à
environ 10 kpc il y a seulement 40 ans. Deux des principales difficultés dans
ces études sont la présence de matière absorbante, gaz et poussière,
essentiellement concentrée dans le disque de notre Galaxie et le fait que notre
Soleil n'est que 10 à 15 pc au-dessus du Plan Galactique.
Figure 4 : l'évolution de la représentation de notre galaxie au cours des derniers siècles |
Notre Galaxie est composée de gaz, de poussières et de diverses
sortes d'étoiles. Ce que l'on distingue rapidement à l'oeil nu ce sont les
couleurs différentes des étoiles les plus brillantes, mais bien d'autres paramètres
permettent de les caractériser et de les classer en différentes populations. Les étoiles d'une même population stellaire ont de nombreuses
caractéristiques communes : ce sont des étoiles de même âge, formées en même
temps à partir de gaz contenant les mêmes éléments chimiques en même quantité.
Elles ont donc le même type de distribution spatiale dans la Galaxie, et
suivent des orbites similaires. Le concept de population stellaire a été
introduit Walter Baade en 1944 : il distinguait les étoiles de Population
I au voisinage solaire, les plus jeunes, et les étoiles de Population II, plus
anciennes, semblables aux étoiles des amas globulaires.
Des subdivisions plus fines sont maintenant faites pour décrire
les différentes composantes de notre Galaxie. Chaque composante a des caractéristiques
spatiales, chimiques, cinématiques, et dynamiques communes, et l'analyse des
relations entre ces différentes caractéristiques permet de comprendre comment
ces composantes se sont mélangées au cours du temps, et de reconstituer ainsi l'histoire
de la formation et de l'évolution de notre Galaxie. Pour pouvoir progresser, il
est essentiel de pouvoir disposer de grands échantillons d'étoiles
statistiquement bien définis et pour lesquels on a obtenu des mesures précises
de position sur le ciel et dans la Galaxie (distance au Soleil), de cinématique
(mouvements propres et vitesses radiales) et des caractéristiques physiques
(observations spectroscopiques et/ou photométriques). Hipparcos a apporté une révolution
dans la connaissance du voisinage solaire proche. Gaia va permettre un saut énorme
dans le décryptage de la Galaxie et de chacune de ses populations d'étoiles en
apportant des informations détaillées pour tous les types d'étoiles, même les
plus rares ou dans les phases d'évolution les plus rapides.
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