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Catalogue d’entrée

Hipparcos observait simultanément deux champs de 0.9◦ × 0.9◦, séparés par un angle d’environ 58◦, et balaye continûment le ciel. Le signal de chaque étoile des champs etait modulé par une grille située dans le plan focal ; chaque étoile était observée de nombreuses fois pendant la mission avec un temps d’observation qui dépendait de sa magnitude, de la priorité scientifique qui lui avait été accordée et des autres étoiles présentes simultanément dans l’un des deux champs.
Par conséquent, il ne devait pas y avoir trop d’étoiles dans un champ, surtout si elles étaient faibles. D’un autre côté, il devait y avoir suffisamment d’étoiles observées, réparties uniformément sur le ciel, faute de quoi le satellite déterminerait difficilement son attitude (son orientation dans l’espace).
La liste des étoiles à observer par Hipparcos devait donc non seulement être établie à l’avance, mais, de plus, les positions des étoiles devaient être connues à mieux que 1.5 seconde d’arc, pour qu’elles soient repérées sans ambiguïté sur la grille, et les magnitudes (dans la bande Hp proche de V qui était celle du détecteur d’Hipparcos) plus précises que 0.5 mag, afin que l’étoile soit suffisamment "posée" mais sans gaspiller de temps d’observation.

En tant que satellite astrométrique, le but d’Hipparcos était de fournir un catalogue uniforme sur le ciel de positions, parallaxes et mouvements propres, mais il était évident que les étoiles à observer devaient également être sélectionnées en fonction de leur intérêt astrophysique.
À la suite de l’appel à propositions lancé en 1982 par l’Agence Spatiale Européenne (ESA) à l’attention de la communauté scientifique, 214 propositions furent reçues, représentant environ 600 000 étoiles, dont une grande partie redondantes (la même étoile, mais appelée avec des noms différents).
Tout le travail du consortium INCA (acronyme de INput CAtalogue), dont la responsabilité était basé à l’Observatoire de Paris-Meudon (C. Turon), consistait à faire de ces propositions une liste unique d’étoiles aux positions et magnitudes précises, choisies de maniére à ce qu’un maximum d’entre elles ait un intérêt astrophysique et astrométrique prioritaire et puisse être trouvé, puis observé par le satellite avec le temps d’observation optimum : cette liste était "le Catalogue d’Entrée".