Maison |
Une binaire à éclipses possède un plan orbital suffisamment vu par la tranche (la normale au plan de l'orbite est presque perpendiculaire à la ligne de visée) pour que les composantes subissent des éclipses (occultations) mutuelles et que le système apparaisse donc comme une étoile variable.
Sommaire |
Quoique sa variabilité ait été probablement connue depuis l'antiquité, Algol
« le démoniaque » fut oublié jusqu'à Montanari en 1667, puis
jusqu'en 1782 où John Goodricke Jr suspecta cette étoile d'être
périodiquement éclipsée. Non seulement le jeune Goodricke (18 ans et
sourd-muet !) détermina une période très précise pour la première
variable à courte période connue, mais il eut la géniale intuition que
cela « pourrait difficilement être expliqué autrement que par... l'interposition d'un large corps tournant autour d'Algol...
» (Kopal, 1959). Comme on l'a vu, Herschel en doutait à cette époque et
la confirmation de la binarité d'Algol dut attendre plus d'un siècle la
découverte des binaires spectroscopiques.
En fonction de la courbe de lumière, on distingue les binaires:
L'orbite spectroscopique est fréquemment également connue, et si le couple est
une binaire spectroscopique à deux spectres, l'ambiguité sur
l'inclinaison est alors levée et la dimension de l'orbite en unité
linéaire est connue.
On comprend bien, d'autre part, que la baisse de
luminosité soit reliée à la surface donc au rayon des étoiles.
À partir
de la courbe de lumière et de l'orbite spectroscopique, il est
donc parfois possible d'obtenir ainsi les masses, rayons et gravités
d'étoiles avec une précision meilleure que le pourcent.
Outre l'intérêt intrinsèque de leur recherche, les binaires à éclipses
sont parfois également un sous-produit des grands relevés
photométriques, qu'ils soient destinés comme les projets Eros, Macho,
Oggle à la recherche de microlentilles gravitationnelles, d'autres
grands relevés comme Hipparcos, ou, comme la mission Corot, à la
recherche de transits exoplanétaires. Avant même les résultats de
Corot, la méthode des transits représente déjà 9% environ du nombre
actuel d'exoplanètes détectées.