Gaia a été sélectionnée comme l'une
des Pierres Angulaires du Programme Scientifique de l'Agence Spatiale Européenne
en Octobre 2000, et confirmée, en Mai 2002, comme l'une des missions
phares du programme "Cosmic Vision 2020" de l'Agence.
Conçue dans la foulée du succès du satellite Européen
Hipparcos, première mission díastrométrie spatiale, Gaia permettra
de décrypter notre Univers proche, sa composition, son origine et son
histoire. En effet, une précision astrométrique de l'ordre de
quelques micro-secondes de degré (soit une précision environ 100
fois plus grande que celle obtenue avec Hipparcos) pour plus d'un milliard d'objets
(soit 10 000 fois plus qu'Hipparcos), jusqu'à la magnitude 20, sera associée
à la détermination des vitesses radiales et à un diagnostic
astrophysique détaillé, fourni par une photomÈtrie de précision
en 15 couleurs et des spectres à moyenne résolution. Ces performances
permettront la détection et la caractérisation de tous les types
d'étoiles de toutes les populations stellaires de notre Galaxie à
tous les stades d'évolution. Elles permettront également la détection
de tous les types de systèmes et, en particulier, de milliers de systèmes
planétaires extra-solaires, la détection de dizaines de milliers
de petits corps du système solaire (orbites et taxonomie), de quasars,
de supernovae et de galaxies.
Par une analyse en profondeur de notre Galaxie et des objets qui la constituent,
Gaia permettra de comprendre notre place dans l'Univers, l'histoire de la formation
des étoiles, des planètes et des galaxies. Notre Galaxie, décryptée
dans ses moindres détails, pourra servir de référence pour
analyser les observations globales de galaxies très lointaines obtenues
par d'autres observatoires, au sol ou dans l'espace. Gaia permettra aussi de
tester avec une précision sans précédent les effets de
la relativité générale.
Depuis Mai 2002, la mission est en phase de définition. Celle-ci inclut
des études scientifiques et technologiques dans de nombreux domaines
pour démontrer la faisabilité de la mission et définir
les caractÈristiques et les performances finales de l'instrument : définition
précise de l'instrument spectroscopique, développement des algorithmes
de détection, construction d'un prototype d'analyse des données,
mais aussi étude détaillée du plan focal (grand champ et
grand nombre de CCD assemblés), faisabilité de grands miroirs
en SiC, stabilité du banc d'optique, traitement des données à
bord, etc. Chacune de ces études aura des répercussions sur les
performances de l'instrument et leurs résultats conditionnent, en conséquence,
les découvertes scientifiques qui seront ou non réalisables.
L'ensemble de ces études préliminaires doit s'achever fin 2004,
et Octobre sera le moment de présenter à la communauté
astronomique les résultats de celles-ci, les caractéristiques
et performances définitives de Gaia, et d'approfondir en conséquence
le potentiel scientifique de la mission.
Par ailleurs, ce sera le moment de (re-) sensibiliser la communauté,
et en particulier les jeunes collègues, aux perspectives scientifiques
ouvertes par Gaia et à ses nombreux domaines d'application. Enfin, ce
sera aussi l'époque propice pour démarrer, ou intensifier, les
travaux préparatoires à la mission d'une part, à l'exploitation
de ses données d'autre part. Les domaines sont nombreux où un
tel afflux de données doit changer nos méthodes d'analyse et d'interprétation,
et où des observations complémentaires doivent être envisagées
(spectroscopie à haute résolution, vitesses radiales pour les
étoiles les plus faibles du programme, etc.)